Interview: L’autre monde de Jean-François Fourtou

Issu des Beaux Arts de Paris, Jean-François Fourtou est un artiste prolifique. Ses œuvres investissent les quartiers d’affaires comme les galeries et les musées. Mais le lieu privilégié pour les admirer et en faire réellement l’expérience est la Villa Dar El Sadaka.

Entre New-York, Madrid et Marrakech, le coeur de Jean-François Fourtou a longtemps balancé. Mais c’est dans un petit village marocain réhabilité, héritage familial, qu’il s’est finalement installé pour de bon. Un endroit où il fait bon se ressourcer, profiter du paysage et de l’art, omniprésent. Dans ce véritable havre de paix au milieu du désert, Jean-François crée des vacances d’un genre nouveau que l'on n’oublie jamais. 

La visite est agrémentée d’une multitude de surprises. En logeant à la Villa El Sadaka, des colocataires particuliers vous attendent. Partez à leur rencontre avec Le Collectionist.  

Un ancrage familial

Originaire d’Espagne, le père de Jean-François Fourtou a envie de soleil, de convivialité et d’ailleurs. Cette nostalgie du Sud le mène à la ville rouge, Marrakech. Dans les années 1990, il acquiert un petit village qu’il restaure. La famille y passe son premier Noël en 1999. Le fils, pourtant véritable citadin, reprend le flambeau et lui donne une dimension plus moderne et contemporaine avec des espaces aux volumes aériens et aux lignes épurées. Autour de la villa, un parc de 11 hectares et une sensation d’infini. La quiétude de la nature environnante en fait un endroit idéal pour admirer la vue sur l’Atlas qui s’étend au loin.

Je suis devenu beaucoup plus proche de la nature et de la campagne que de la ville. Ce n'est pas un endroit que j'ai choisi au départ, mais c’est un endroit qui m’a choisi et m’a beaucoup donné.

En collaboration avec Philippe Forestier, la villa prend des airs de conte oriental. Le mobilier design rencontre des touches architecturales plus traditionnelles dans un mélange justement dosé. Cette ambiance décalée n’enlève en rien la qualité du recevoir du propriétaire et de son équipe, doublement récompensés par Condé Nast pour leur service d’exception. A la Villa Dar El Sadaka, piscine, terrain de tennis, hammam, mais aussi chef et service de conciergerie accueillent les visiteurs pour un séjour hors du temps. Mais d'autres surprises, bien plus extraordinaires encore, vous y attendent.

L’art tourné vers l’imaginaire et l’enfance

Marrakech et la Villa Dar El Sadaka sont à Jean-François Fourtou ce qu’est la Toscane à Nikki de Saint Phalle, un lieu où toutes ses œuvres sont rassemblées et sublimées. Vous n’êtes jamais vraiment seul à la Villa Dar El Sadaka : ici, les sculptures animalières hyperréalistes de Jean-François vous accompagne en permanence. Primates, girafes, escargots, chiens, chameaux... Ce sont des anges gardiens guidant les visiteurs pendant leur séjour, des amis imaginaires qu’il est enfin possible de voir. Parce que s’évader dans ce lieu est synonyme de reconnexion à l’enfance, thème cher à l’artiste. 

L’atmosphère de la villa a quelque chose de magique. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut admirer une maison tombée du ciel au milieu d’un jardin, confortablement installé sous une pergola. Pour son atelier de sculpture, Jean-François s’est allié à une équipe locale et met en avant le savoir-faire du pays.

A ce florilège d'œuvres s’ajoute l’ambiance orientale propre aux paysages marocains, entre oasis enchantée et désert énigmatique. La ferveur de Marrakech n’est qu’à quelques minutes en voiture. Mais comme l’affirme si bien Jean-François Fourtou, lorsque l’on pénètre dans la Villa Dar El Sadaka, il est difficile de la quitter.

“A Noël, la lumière est exceptionnelle, on voit l’Atlas flotter avec les neiges. C’est très beau.” 

La philosophie du partage

La maison invite à l’introspection, à la recherche de soi le temps des vacances, mais c’est un sentiment à rapporter dans ses valises. Par le biais d’une attention minutieuse du service, de la cuisine et de l’ambiance, cette philosophie du recevoir se veut “expérience totale”. Cette quête du bien-être peut également passer par le yoga ou la méditation et le cadre s’y prête à merveille. Ces valeurs se retrouvent au sein même de la conception de la villa. 

“Dans le langage ancien sanskrit de l’Inde, “Dar El Sadaka” veut dire “la maison de celui qui cherche.” C’est un endroit où on expérimente quelque chose, où on cherche, où on se retrouve. ”

La traduction arabe “la maison des amis” complète ce tableau plein de bonnes ondes. En famille ou entre amis, cet endroit dépayse, déconnecte et déboussole. La préférence du propriétaire ? Les dîners sous la chaleur estivale, à contre-courant de l'engouement général pour la demi-saison et Noël. Profiter du silence face à la piscine, entouré de la palmeraie, loin de l’effervescence des souks à quelques kilomètres.

L’expérience à ne pas manquer entre ces murs est le dîner à la maison des géants. Après avoir traversé un labyrinthe d’oliviers, le visiteur pénètre dans une maison inspirée de celle de son arrière-grand-mère, avec des meubles surdimensionnés inspirés des années 1950, et une musique guinguette en toile de fond. Un retour en enfance garanti dans l’installation de l’artiste, avec des plats aux saveurs marocaines réinventées par Madame Hasna.

La salle à manger est d'ailleurs la pièce préférée de Jean-François. Ici, la girafe apparaît comme une figure protectrice, elle qui a suivi l’artiste depuis son loft à New-York en traversant l’Atlantique. On dit souvent que ce lieu de vie est le cœur de la maison, mais à la Villa Dar El Sadaka, ce sont aussi les invités, imaginaires ou bien réels, qui font toute l'âme du lieu.